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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 13:03
TRAVAIL DOMINICAL
Travail le dimanche : la guerre est déclarée aux salariés
Flexibilité . La loi sur le travail dominical entre en vigueur. Des salariés du BHV de la rue de Rivoli, à Paris, dénoncent les pressions pour les contraindre à travailler le 15 août, préfiguration de ce qui les attendrait le dimanche.

Pas encore concernés mais déjà très inquiets, des salariés du BHV de la rue de Rivoli ont décidé d’anticiper l’application progressive de la loi sur le travail dominical. En grève à l’appel de la CFDT commerce, des employés de l’enseigne de bricolage ont dénoncé hier « la course folle à l’élargissement des horaires d’ouverture ». Ils ont aussi demandé à Bertrand Delanoë d’user du pouvoir conféré aux maires par la législation et de « ne pas céder » à ceux qui souhaitent étendre l’ouverture des grands magasins le dimanche. La CFDT craint que le maire de Paris accepte la création de nouvelles « zones touristiques » englobant le Printemps, les Galeries Lafayette ou le BHV, ce qui leur permettrait d’ouvrir plus de cinq dimanches par an. Cette grève intervient dans un contexte très tendu : le syndicat affirme que des salariés du BHV de la rue de Rivoli ayant refusé de travailler le samedi 15 août ont reçu des lettres de « menace », ce que dément la direction.

après la polémique parlementaire…

Ce mouvement a sans doute quelque peu gâté l’ambiance au ministère du Travail, où l’on parle déjà, selon le Monde, « d’une très bonne nouvelle pour l’économie ». Car, après une polémique parlementaire qui a divisé jusque dans les rangs de la majorité, et une adoption définitive par une majorité restreinte, la loi sur le travail dominical est finalement entrée en vigueur mercredi. De nouveaux magasins ont pu ouvrir hier, dans 569 « communes d’intérêt touristique ou thermales et dans les zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente », définies par la loi Mallié. Dans la capitale, le prêt-à-porter par exemple est à présent logé à la même enseigne que les magasins « culturels ou récréatifs » qui avaient déjà le droit d’ouvrir leurs portes. Quant aux commerces alimentaires, ils ont bénéficié hier d’un rab d’une heure et ont pu fermer leurs portes à 13 heures au lieu de midi. À Paris, Marseille-Aix et Lille, des magasins situés dans des « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE) n’attendent plus qu’un décret d’application, à venir en septembre, pour demander à leurs salariés de bosser le dimanche. Théoriquement, chaque salarié privé de repos dominical devra percevoir « une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement due pour une durée équivalente, ainsi qu’un repos compensateur équivalent en temps ». La loi stipule que, « dans l’intérêt du salarié, le repos hebdomadaire est donné le dimanche » et que « le refus d’un demandeur d’emploi d’accepter une offre d’emploi impliquant de travailler le dimanche ne constitue pas un motif de radiation de la liste des demandeurs d’emploi ». Reste à savoir comment sera appliquée la loi, sachant qu’elle prévoit de très nombreuses dérogations.

Par ailleurs, les retombées pour la croissance sont très hasardeuses. Certes, les grands magasins (Ikea, Leroy Merlin), déjà autorisés à ouvrir le dimanche, disent réaliser près d’un quart de leur chiffre d’affaires le dimanche. Les commerces situés dans des zones à forte affluence touristique et ceux situés au coeur des grandes villes font également état du bénéfice en hausse ce jour-là. Mais de là à estimer que l’ouverture dominicale génère des dépenses qui n’auraient pas été effectuées en semaine, il y a un pas. Selon une enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CRéDOC), citée par le Monde, 81 % des consommateurs estiment que faire leurs emplettes le dimanche ne les conduit pas à dépenser plus, quelle que soit la catégorie de produits achetés. Pire, l’organisme estime que l’ouverture dominicale peut provoquer des suppressions de postes. Une casse, chiffrée entre 6 800 et 16 200 dans le commerce alimentaire, qui pourrait être provoquée mécaniquement, si le chiffre d’affaires réalisé le dimanche ne compense pas la hausse des charges sociales.

Les inégalités dans la rémunération

Le Parti socialiste a soulevé la question des inégalités dans la rémunération entre les salariés travaillant dans les zones touristiques et ceux travaillant dans les PUCE. Pas de problème, pour le Conseil constitutionnel : « La loi ne porte pas atteinte au principe d’égalité entre salariés. » Le Conseil estime que « les salariés travaillant dans les communes touristiques en vertu d’une dérogation de plein droit liée aux caractéristiques des activités touristiques sont dans une situation différente de celles des salariés travaillant dans les PUCE en vertu d’une autorisation administrative temporaire. Dès lors, le législateur pouvait, sans créer de discrimination, prévoir pour ces derniers une majoration légale de la rémunération en l’absence d’accord collectif », qui n’existe pas dans les zones touristiques. De son côté, Force ouvrière a entamé une procédure auprès de l’Organisation internationale du travail. Le syndicat récuse la conformité de la loi aux règles internationales du travail, en estimant qu’elle est « contraire à la convention 106 sur le repos hebdomadaire ». Cette convention, adoptée en 1957, limite les dérogations accordées au respect d’un jour de repos hebdomadaire.

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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 17:34
 LA CHASSE A L’ENFANT, SAISON D’ETE

Il y a quelques jours, le Président de la République de la Chasse à l’Enfant faisait expulser vers l’Albanie une fillette de 8 ans, Z et son père. La mère de l’enfant, totalement traumatisée par ce qu’on lui avait fait endurer était admise en psychiatrie à l’hôpital de Metz (au vu de son état, le commandant de bord a refusé de l’embarquer). Un bel exploit des services de Monsieur Besson dont, à n’en pas douter, le président a dû le féliciter. Personne ne peut croire que tous les policiers de France sont fiers du travail de leurs collègues.
Flatté sans doute, Besson prévoit d’en rajouter dans l’horreur. Il envisage cette fois d’expulser la mère et l’enfant tandis que le père resterait en France.

M. et Mme SANTOS vivent et travaillent à Cannes. Ils sont arrivés des Philippines il y a bientôt 10 ans. Leur petite fille, Véa (5 ans) née en France, est scolarisée. Quoi de plus banal ? Mais ils sont « Sans-Papiers »…

Le 28 juillet 2009, leur vie bascule dans le cauchemar. A 7h du matin, ils sont arrêtés par la police à domicile sur ordre du préfet des Alpes Maritimes (qui s’était déjà illustré en 2006 en expulsant la famille Raba), puis placés en garde à vue et transférés au centre de rétention de Marseille.

Seule difficulté du point de vue des chasseurs d’enfants : M. Santos n’a pas de passeport et ne peut pas être expulsé sans laissez-passer délivré par le consulat des Philippines. Or, toute la famille doit être présentée au Juge de Libertés vendredi, avec le « risque » que le JLD fasse libérer tout le monde. Pour MM. Besson et Sarkozy, c’est un risque qu’on ne peut pas courir, d’autant que la famille Paladar (dont un enfant de 3 ans) arrêtée à Nice deux jours après et dans les mêmes conditions que la famille Santos a elle été libérée sur décision de justice) ! Ils ont donc décidé de précipiter l’expulsion de Véa et de sa mère tandis que M. Santos sera présenté au juge et peut-être libéré au moment où sa femme et sa fille seront mises dans l’avion pour les Philippines.

Il est hors de question que les choses se passent ainsi. L’expulsion est prévue pour vendredi. Il faut que d’ici là, la voix de la population se fasse entendre. On a 48 heures pour empêcher l’irréparable. Il fait se faire entendre, par tous les relais possibles. 48 heures pour sauver Vea, et ses parents , pour activer tous les réseaux , 48 heures pour faire intervenir où qu’ils se trouvent personnalités et élus de tous partis.

Auprès du préfet et du ministre Besson pour le principe. Mais, à l’évidence, ils comptent pour du beurre et les véritables décisions se prennent à l’Elysée. C’est donc surtout là qu’il faut intervenir, poliment, bien sûr, sans diffamation, mais fermement.

Préfecture Alpes-Maritimes (il faut saluer spécialement le préfet Lamy qui il y a quelques années avait expulsé la famille Raba, revenue quelques mois plus tard, le ridiculisant, lui et ses maîtres)


daci@alpes-maritimes

pftcabinet@alpes-maritimes.gouv.fr

florus.nestar@alpes-maritimes.pref.gouv.fr

francis.lamy@alpes-maritimes.pref.gouv.fr

Préfet des Bouches-du-Rhône :

Tel : 04 91 15 60 00 Fax : 04 91 15 62 10 cabinet@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr

Ministère Besson
Fax ministère : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00
Ministre eric.besson@iminidco.gouv.fr
Secrétaire général secretariat.general@iminidco.gouv.fr
Directeur de cabinet : christian.decharriere@iminidco.gouv.fr
Directeur adjoint du Cabinet : frank.supplisson@iminidco.gouv.fr

Elysée 01 42 92 81 00 fax : 01 47 42 24 65
http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
GUEANT
LOUVRIER
Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet@elysee.fr



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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 18:53

Régimes minceur

Près de dix jours maintenant sans Nicolas Sarkozy. À peine un tout petit communiqué pour dire qu’à sa rentrée il rencontrera les banquiers. La France est bien en vacances et le président a suivi la tendance générale. Pas de poignées d’amour sur un jet-ski aux États-Unis, pas de yacht de milliardaire. Non, la maison de famille de madame, au cap Nègre. La France se débrouille, nous dit-on à la télé avec d’édifiants reportages sur tous ceux qui, en pleine crise, parviennent à trouver le bonheur sur un chemin de campagne, une petite plage, dans un mobil-home. Ils partent moins loin, moins longtemps, en camping ou dans la famille donc, comme le président, mais ils partent. Sauf près de la moitié d’entre eux qui restent.

En un an, le nombre de Français qui ne partent pas, on devrait dire d’abord de Françaises car les femmes seules avec des enfants sont au premier rang, aurait augmenté de près de 10 %. C’est un autre record que celui des kilomètres de bouchons sur les autoroutes mais on en parle moins. Ce sont les oubliés. Horizon béton et barre du HLM d’en face. Peut-être dans le mois, une sortie au McDo, au mieux un parc de loisirs ou une journée à la mer avec le Secours pop.

Mais il y a ceux qui partent donc, fût-ce avec trois bouts de ficelle. 34 % des jeunes le font avec un budget inférieur à 250 euros. Camping, sorties au minimum, partage entre copains et copines. Qu’est-ce qu’on attend pour faire la fête avec six ou sept euros par jour ? 35 % des femmes aussi partent avec moins de 250 euros. C’est l’occasion d’un régime minceur. Une tomate à la croque-au-sel, c’est tout de même moins de calories qu’un repas dans un quatre-étoiles. Cinq fruits ou légumes frais en revanche, il ne faut même pas y songer. Mais c’est la crise et on se serre tous les coudes. Vacanciers de tous les milieux, unissez-vous.

En réalité, les vacances sont un révélateur puissant des inégalités et, certes, la crise est là, mais elle a aussi bon dos. Car si le chiffre de ceux qui ne partent pas est en hausse cette année, 40 % des Français ne partent jamais. Assignés à résidence sans autre forme de procès. Ce n’est pas non plus nouveau si les jeunes, les femmes seules, les plus confrontés à la précarité, aux bas salaires, sont évidemment les mal-aimés des vacances. Pour nombre d’entre eux, d’entre elles, d’un petit boulot à un autre, quand il faudra tout de même payer le loyer et manger, les vacances n’existent même pas. Ou il faudrait appeler vacances le temps passé à ronger son frein entre quatre murs dans un studio de douze mètres carrés. Appeler vacances le chômage.

Les congés payés sont une des conquêtes majeures qui ont marqué le mouvement social. Mais, dans les faits, ils ne sont pas acquis pour tous, loin s’en faut. Ils sont une conquête, comme la semaine de quarante heures, comme la journée de travail de huit heures, comme le repos dominical. Tout ce que le sarkozysme détruit, méthodiquement. Le gouvernement, comme on sait, vient de faire passer la généralisation du travail du dimanche, pour les zones dites touristiques définies de façon très large. C’est au prix d’un mensonge éhonté et d’un cynisme qui ne l’est pas moins. Le mensonge, c’est le volontariat. Qui peut croire un instant que la caissière d’une grande surface pourra refuser ? Le cynisme, c’est celui du secrétaire d’État Hervé Novelli, à la radio, répondant à une auditrice qui lui demandait que faire des enfants le dimanche, que le gouvernement souhaitait la création de crèches d’entreprise ! Des crèches d’entreprise, dans les zones dites touristiques où déjà, les droits les plus élémentaires des salariés ne sont même pas respectés dans nombre de cas ! Hervé Novelli aurait dû répondre ceci : madame, vous n’aurez jamais de vacances, vous travaillerez le dimanche, et débrouillez-vous avec vos enfants.

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 19:32
sondage conflits sociaux

L’immense majorité des Français comprend la colère des ouvriers

Un sondage IFOP-l’Humanité révèle que 62 % comprennent les séquestrations de patrons et 50 % les menaces de desttruction de sites. Entre16 et 23 % approuvent les actions radicales.

S’achemine-t-on vers une banalisation des actions radicales pour s’opposer à une fermeture d’usine ou un plan de licenciements ? L’enquête de l’IFOP- l’Humanité (1) révèle que 44% des ouvriers adhérent à l’idée de séquestrer des patrons (4% les condamnent), soit une progression de 4% par rapport au sondage que ce même institut avait réalisé en avril 2009 pour Paris Match. Et 52% les comprennent sans pour autant les approuver. « Cela peut laisser à penser que ce type d’actions ne va pas se tarir, puisque ses principaux acteurs restent très déterminés », estime Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l’IFOP.

Le pourcentage des ouvriers tombe à 30% lorsqu’il s’agit de juger les salariés qui menacent de faire sauter leur entreprise (contre 16%). Il n’en demeure pas moins que c’est dans cette catégorie professionnelle que la radicalisation des luttes rencontre le plus de sympathie. Sans doute les ouvriers sont-ils « les principales victimes des licenciements et des fermetures de site dans le secteur industriel », comme l’explique Jérôme Fourquet.

Mais quels que soient le milieu professionnel, le sexe, l’âge ou le territoire, « la compréhension vis-à-vis des séquestrations de patrons est majoritaire, même si le niveau d’approbation baisse quelque peu dans l’opinion publique par rapport à avril dernier », note le responsable de l’IFOP. Parmi les sondés, la séquestration passe mieux que les menaces de destruction d’entreprises, même si un sur deux dit comprendre ces actions pourtant violentes et si 16% les approuvent (encadré ci-dessous).

Est-ce le signe du désespoir face à une crise qui n’en finit pas ? Pour Jérôme Fourquet, « c’est davantage l’expression du malaise, de la colère et de l’exaspération face aux fortes inégalités de revenus entre les salariés et les actionnaires et les hauts dirigeants », notamment. Parmi les causes perçues dans la radicalisation des initiatives figure d’abord le sentiment d’injustice face à ces écarts de rémunérations et aux licenciements boursiers.

L’influence de l’extrême-gauche dans ce genre de mobilisation n’est retenue que par 11% des personnes interrogées, tranchant ainsi ceux ceux qui martèlent dans les médias que la radicalisation des actions est fomentée par des militants de Lutte ouvrière ou du Nouveau parti anticapitaliste. Cet argument de « la main des gauchistes » avait été introduit dans le tableau des items pour mesurer son ampleur dans l’opinion. Or, ce sont les sondés condamnant les actions radicales qui le prennent majoritairement à leur compte, parmi eux essentiellement les sympathisants de l’UMP. Pour Jérôme Fourquet, « la colère est tellement forte chez les salariés victimes de licenciements et de fermetures d’entreprise qu’ils prêtent une oreille attentive à des discours radicaux sur le plan politique. Ce n’est pas LO ou le NPA qui soufflent sur la braise pour faire exploser les conflits ».


A la demande de l’Humanité, un sondage Ifop a été réalisé auprès de 1005 personnes, sur l’opinion des Français par rapport à la radicalisation des conflits sociaux.
Fichier HTML - 384.2 koJérôme Fourquet, directeur-Adjoint du Département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’Ifop, a analysé les résultats du sondage.

« La compréhension vis-à-vis des séquestrations de patrons demeure majoritaire même si le niveau d’approbation baisse quelque peu dans l’opinion publique par rapport à avril dernier. On notera néanmoins que 44 % des ouvriers approuvent ces actions (contre 40 % en avril). Si l’adhésion à ce type d’action a reculé dans le grand public, elle s’est donc maintenue voire renforcée parmi les ouvriers, catégorie la plus concernée par le sujet. Assez logiquement, les menaces de destruction sont davantage condamnées que les séquestrations même si 16 % les approuvent, cette proportion s’établissant à 30 % parmi les ouvriers. Aux yeux des Français (et plus encore parmi ceux qui approuvent ces comportements), ces gestes seraient principalement expliqués d’une part, par les fortes inégalités de revenus entre les salariés et les actionnaires et les hauts dirigeants, et d’autre part, par le fait que ces licenciements ou fermetures de sites seraient d’abord motivés par des considérations boursières et financières. »

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 19:18
l
La taxe « verte » est dans l’air
Fiscalité . Vertueusement destinée à lutter contre l’effet de serre, la taxe Rocard-Fillon pourrait bien servir à renflouer les caisses de l’État.

La machine à inventer des taxes nouvelles est en marche. Tant pis pour les promesses du candidat Sarkozy lors de la présidentielle : dans la logique de la droite, les cadeaux aux plus riches ou la suppression de la taxe professionnelle pesant sur les entreprises doivent bien être compensés par les plus pauvres.

La nouvelle taxe vise les énergies fossiles

Michel Rocard, président de la conférence d’experts sur la création d’une taxe carbone (contribution climat énergie), a rendu, hier après-midi, ses propositions au ministre du Développement durable, Jean-Louis Borloo, et à la ministre de l’Économie, Christine Lagarde. Le 9 juillet, une table ronde avait rassemblé une quinzaine d’élus, d’économistes, de représentants du patronat et des syndicats sur le sujet. Des fuites organisées avaient permis d’en saisir la teneur. La nouvelle taxe vise les énergies fossiles - pétrole, gaz, charbon - « afin de dissuader les consommations excessives » des entreprises et des particuliers. Motif : elles sont génératrices de gaz à effet de serre. Son application à l’électricité ne fait pas l’objet d’un consensus mais l’ancien premier ministre socialiste y est personnellement favorable. Qu’importe que l’efficacité de cette taxe pour la sauvegarde environnementale soit contestée. L’intérêt est son rapport : 8 milliards d’euros sur la base d’une tonne de CO2 facturée 32 euros dans l’immédiat, puis 100 en 2030. À moins que l’augmentation en soit accélérée en fonction des besoins financiers de l’État. Pour le seul chauffage, la taxe représenterait une facture supplémentaire de 300 euros annuels par ménage. Il faudra aussi compter sur une augmentation du carburant pour les véhicules : 7 à 8 centimes par litre à la pompe.

On parle de « compensation ». Michel Rocard l’avoue : « Elle n’est pas encore tout à fait mise au point. » Mais, assure-t-il, l’administration fiscale y travaille. Suggérée par le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, l’idée d’un « chèque vert » partiellement compensatoire ne soulève pas d’enthousiasme gouvernemental, quelles qu’en soient les modalités d’application. Une partie du patronat y est farouchement opposée, misant sur la possibilité de bénéficier exclusivement du magot et espérant pouvoir obtenir de nouveaux cadeaux fiscaux. Autrement dit, le soutien aux énergies renouvelables et à une politique industrielle dans une économie sobre en énergie n’est pas gagné.

Daniel Cohn-Bendit appelle sarkozy

à tenir bon

Daniel Cohn-Bendit, coprésident des Verts au Parlement européen, est, lui, parfaitement euphorique. Il a appelé Nicolas Sarkozy à « tenir bon jusqu’au bout » sur cet impôt supplémentaire. Du côté du PS, on ne condamne pas a priori le principe d’une taxe mais on s’insurge sur le fait que les ménages « en seraient les principaux contributeurs ». Le PS, qui a mis à son programme une « contribution climat énergie universelle », accompagnée d’aides concrètes, voit un risque dans le projet Rocard-Fillon : « Une recette fiscale d’aubaine consistant à compenser le manque à gagner lié à la fin de la taxe professionnelle, et cela en opérant un transfert de charges des entreprises vers les ménages. »

Le rapport Rocard va désormais circuler au sein du gouvernement et des

ministères. Il reviendra au chef de l’État de trancher à l’automne.

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 16:12
26 JUILLET 1953... 16 OCTOBRE 1953...


En cette année du cinquantième anniversaire du triomphe de la Révolution cubaine, il est bon de se souvenir aussi du 26 juillet 1953 et des semaines qui suivirent.

Si l’assaut de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba, fût un échec «militaire» ce fût lors du procès de Fidel Castro, quelques semaines après, un succès politique. Batista et ses séides ne s’y attendaient pas, sinon comme des dizaines de jeunes ayant participé à l’assaut de cette garnison, Fidel agé de 26 ans, sans jugement, aurait été fusillé...

En effet, le 16 octobre 1953, devant le tribunal chargé de le condamner, tribunal sié­geant dans une chambre de l’Hôpital municipal de Santiago, Fidel, dans sa plaidoirie et en bon avocat révolutionnaire fit, non seulement le procès de la dictature de Batista, mais aussi celui du régime politico-économique qui depuis le début du XXéme siècle asservissait, sous une forme coloniale made in USA, la nation cubaine et son peuple.

Il était l’accusé : il devient l’accusateur. Dans sa plaidoirie, qu’il termine par «condam­nez-moi, peu importe ; l’Histoire m’acquittera», il dénonce avec vigueur : l’Amendement Platt et ses conséquences sur tous les secteurs de la vie à Cuba, la violence, la corruption du régime, l’immixtion constante de l’impérialisme yankee, la lâcheté de la grande bour­geoisie cubaine, la misère de la population particulièrement des paysans et des ouvriers agricoles... Mais surtout, Fidel Castro énonce avec précision les grandes réformes nécessaires qui seront appliquées dés 1959 : Réforme Agraire, Réforme de l’Enseignement avec un plan d’alphabétisation, politique du logement, de la santé publique, nationalisations des entre­prises étrangères, industrialisation, politique d’indépendance natio­nale, solidarité avec les peuples d’Amérique latine...

Sa plaidoirie se transforme en un manifeste révolutionnaire qui deviendra quelques mois après celui du Mouvement du 26 juillet. Diffusée largement dans la clandestinité, il sou­lève d’abord dans les milieux intellectuels et universitaires, puis dans l’ensemble du pays, particulièrement dans la jeunesse, un enthousiasme préfigurant la lutte victorieuse partie en 1956 de la Sierra Maestra pour triompher en début janvier 1959 à La Havane.

Si aujourd’hui Cuba, malgré toutes les difficultés économiques, les machinations de la CIA, bénéficie du soutien, non seulement de nombreux peuples, mais aussi de gouver­nements latino-américains, c’est bien grâce aux suites de cette plaidoirie nommée «l’Histoire m’acquittera».


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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 17:16

Publié le 25/07/2009 à 12:50 - Modifié le 26/07/2009 à 11:04 Le Point.fr

AVEC LA REMONTÉE DES INDICES

Les grosses primes reviennent à Wall Street

De grandes banques américaines ont recommencé à verser de copieuses primes à leurs dirigeants moins d'un an après le début de la crise financière, au risque de démontrer qu'elles n'ont rien appris de la débandade de septembre 2008. Goldman Sachs, qui a annoncé la semaine dernière des bénéfices records, a fait savoir qu'il avait mis de côté au premier semestre pas moins de 11,4 milliards de dollars pour la rémunération de ses dirigeants. Son concurrent Morgan Stanley a suivi le mouvement, mercredi, en annonçant une enveloppe de 3,9 milliards en dépit d'un troisième trimestre consécutif de pertes.

Pour certains, le retour de primes mirifiques est le signe de la guérison de Wall Street, où l'indice Dow Jones est repassé jeudi au-dessus de la barre des 9.000 points pour la première fois depuis huit mois. Goldman Sachs et Morgan Stanley ont remboursé à l'État les fonds qui leur avaient été avancés au plus fort de la crise et peuvent donc s'affranchir des pressions politiques.

Mais pour d'autres observateurs, ces énormes budgets destinés aux cadres prouvent que le monde de la finance retombe dans l'arrogance et l'absence de responsabilité qui ont conduit à la catastrophe : les grosses primes inciteraient les dirigeants à prendre des risques sans se soucier des conséquences à long terme pour leur société, leurs vieux jours étant largement assurés. Après les centaines de milliards déboursés pour sauver le secteur, le président Barack Obama n'apprécie guère la prospérité retrouvée de certains banquiers.


Un débat populiste

"On n'a pas l'impression que les gens de Wall Street ressentent le moindre remords d'avoir pris tous ces risques. On n'a pas l'impression qu'il y a eu un changement de culture ou de comportement malgré tout ce qui s'est passé", a-t-il déclaré, lundi, à la chaîne de télévision PBS. En France, la ministre des Finances, Christine Lagarde, a qualifié de "honte absolue" les bonus garantis sur plusieurs années que certaines banques recommencent, selon elle, à verser. Dans un entretien au Financial Times , elle a appelé mercredi les pays du G20 à se saisir de la question lors de leur sommet en septembre à Pittsburgh.

À Washington, le président de la commission des Finances de la chambre des représentants, le démocrate Barney Frank, cherche à faire adopter une loi qui permettrait aux actionnaires de se prononcer sur la rémunération des dirigeants. Actuellement, les émoluments des grands patrons sont fixés par leur conseil d'administration dans un mélange des genres malsain, selon le député. "Ce sont des potes", dénonce-t-il. "Les actionnaires doivent pouvoir voter." De leur côté, les banques dénoncent un débat populiste et expliquent qu'elles n'ont guère le choix si elles veulent conserver leurs meilleurs éléments.

D'accord pour que l'État fixe les règles du jeu, Alan Johnson, qui dirige un cabinet spécialisé dans les rémunérations, doute cependant que des actionnaires soient à même de se saisir du dossier. Ce qui compte, selon lui, c'est d'encourager la "bonne" prise de risques. "Si un dirigeant d'entreprise prend des risques calculés, qu'il emploie beaucoup de salariés et paie beaucoup d'impôts, ça ne me pose pas de problème", explique-t-il. Son confrère John Challenger souligne que les États-Unis se doivent de conserver des banques dynamiques, à même de survivre dans un environnement difficile. "Il n'est pas facile de justifier les rémunérations démesurées, mais les banques sont en situation de concurrence", observe-t-il. "L'administration américaine ne veut pas que tous leurs talents s'en aillent."

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 19:27

MENACES DE FAIRE SAUTER L'USINE NEW FABRIS

Les salariés continuent à faire planer le doute


Pendant huit jours, les salariés de l'usine New Fabris à Châtellerault ont menacé de faire sauter le site avec des bouteilles de gaz s'ils n'obtenaient pas une prime de 30.000 euros © HOUPLINE RENARD/SIPA

"La CGT est très déçue, très en colère." À entendre Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE de l'usine New Fabris à Châtellerault, la réunion avec le ministre de l'Industrie Christian Estrosi, mercredi, n'a pas été à la hauteur des espérances. Alors que les salariés de la société placée en liquidation judiciaire réclament 30.000 euros (de prime par personne), ils n'ont pas obtenu gain de cause.

Le ministre de l'Industrie a annoncé : "Les constructeurs Renault et PSA se sont engagés à la fois sur les stocks et le rachat d'une partie de l'outillage, ce qui fait presque 4 millions d'euros qui seront entièrement dévolus à l'aide personnelle à la recherche d'emploi." Selon Christian Estrosi, "cela fait 11.000 euros par salarié" et "chacun peut appeler ça comme il veut, prime extra-légale ou indemnité". Le ministre a également annoncé que l'État allait investir 1,5 million d'euros pour la revitalisation du territoire et qu'il y aurait une allocation spéciale du Fonds national pour l'emploi pour 18 salariés de plus de 56 ans, "de manière dérogatoire". Enfin, chaque salarié qui signera un contrat de transition professionnelle touchera une "indemnisation légale de 17.500 euros" et leur salaire sera garanti "à hauteur de 95 % pendant un an", a affirmé le ministre. 236 des 366 salariés ont déjà signé un tel contrat.

Après la réunion, Guy Eyermann a remis à jeudi la décision de remettre ou non les bouteilles de gaz sur les toits, faisant à nouveau planer la menace de faire sauter l'usine. Le ministre de l'Industrie exigeant la fin des violences avant toute rencontre, les salariés de New Fabris ont finalement retiré les bouteilles de gaz lundi.
Mais ils ont averti que la décision n'était que momentanée en attendant le bilan de la rencontre avec Christian Estrosi.
à lire aussi
Le butane s’invite sous la marmite sociale
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22 juillet 2009 3 22 /07 /juillet /2009 01:21
 

Jeunes

Les jeunes ne voient pas l'avenir en rose

 

Alors que Martin Hirsch peine à débloquer les moyens nécessaires pour la mise en place de son plan d’aide aux jeunes, un sondage réalisé par l’IFOP conclut à un pessimisme majoritaire quant à l’avenir des jeunes. Enquête sur une jeunesse partagée. 
 A lire dans L’Humanité du 22 juillet, l’entretien avec le sociologue Michel Fize.

Au vu du sondage de l’IFOP, la jeunesse finirait par se mettre martel en tête. En réalité, les opinions divergent. Mathilde a vingt-quatre ans et étudie le droit à l’université de Nanterre. Elle affiche un fort optimisme et croit en un avenir meilleur, comme 9% des Français interrogés. "Les jeunes peuvent avoir une situation meilleure que leurs parents". Amandine, vingt-deux ans, est étudiante en Lettres à Nice. A contrario, elle fait partie de ceux qui considèrent que les jeunes auront un avenir moins bon que celui de leurs parents : "Je vois l’avenir par la précarité dans le travail. Une carrière unique me semble tellement rare".

Une difficile insertion

Une meilleure situation, est-ce vouloir prendre la Lune avec les dents ? Gauthier est un exemple que l’ascension sociale reste encore possible. "Ma mère a commencé à travailler à l’âge de quatorze ans et mon père est dirigeant d’une section chauffage et climatisation". A trente-trois ans, il a un poste d’ingénieur près d’Aix-en-Provence. Avec un bac technique en poche, il parvient à intégrer l’école d’ingénieur de Strasbourg. Dès sa sortie, il trouve un emploi. Il l’admet, pour en arriver là, il a dû se battre, mais il se veut rassurant : "Pour moi, ça n’a jamais été impossible". Si Gauthier a su s’orienter dans ses études, beaucoup peinent à trouver leur voie. A l’instar de Florian qui préparait un master 2 de médiation culturelle à la Sorbonne. Perdu dans ses études, il a décidé de tout lâcher en début d’année. A vingt-quatre ans, il a choisi de faire le tour du monde pendant dix-huit mois. "Mon master n’étais pas assez professionnalisant et on ne m’a pas bien conseillé. Les discours sur mon orientation relevaient toujours de conversation de cour de récréation. Voilà où j’en suis maintenant !". En attendant, Florain cumule les CDD : "Depuis janvier, j’ai eu sept jobs différents : surveillant dans un collège, animateur dans un parc d’attraction ou encore guichetier dans un centre culturel. C’est une situation difficile. Mais, j’économise pour me payer mon voyage en espérant que celui-ci m’aiderai à y voir plus clair sur mon avenir". Et même pour quelqu’un qui a un diplôme en poche, l’insertion professionnelle relève du parcours du combattant. Charlotte a obtenu son master business à l’Ecole de commerce ESG de Paris. Un bac +5 exemplaire pour cette jeune femme de vingt-cinq ans… Mais une ombre au tableau : cela fait six mois qu’elle cherche un emploi, sans succès. "J’ai passé vingt-cinq entretiens d’embauche et envoyé une cinquantaine de CV. Aujourd’hui, je n’ai toujours rien". Le secteur d’Internet, a priori porteur, semble ne pas échapper à la crise. "J’ai eu une réponse d’entretien hier. Ils m’ont dit que mon CV était de qualité. Malheureusement, ils ont décidé de bloquer les recrutements pour l’instant…", lâche-t-elle, démotivée.

La formation professionnelle avant tout

Alors comment améliorer l’insertion professionnelle des jeunes ? Pour 52% des personnes interrogées par l’IFOP, il faudrait "accroître davantage la part de la formation professionnelle au cours des études". Alexandre partage ce point de vue. A vingt ans, il passe son Bac Pro Commerce en alternance, dans un lycée parisien. Il atteste que ce baccalauréat lui donne une réelle expérience : "Je suis deux jours en école et trois jours en entreprise. Pour moi, c’est le meilleur moyen de s’insérer professionnellement". Mais voilà : trouver une entreprise n’est pas une tâche aisée. Cindy est étudiante en droit à l’université d’Aix-en-Provence. Agée de vingt-et-un, elle a cherché une alternance afin d’accéder à un master 2. Elle raconte les difficultés qu’il lui a fallut surmonter : "J’ai mis deux mois à trouver une alternance. J’ai l’impression que les jeunes se heurtent beaucoup trop souvent à des refus". Très justement, elle souligne : "Accueillir un jeune dans une entreprise, c’est le former comme elle le souhaite afin de répondre à la demande de travail. Tout le monde y trouve son compte".

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 16:48

Le bouclier fiscal, deux ans après

Souvenez-vous, c’était en été, c’était il y a deux ans et ce n’était pas à Marienbad.

Le Sarkozysme triomphant inventait le bouclier fiscal: un accessoire indispensable pour protéger les derniers riches de notre douce France, terrorisés par les hordes taxophiles et sanguinaires de notre Etat socialo-bolchévique.

Grâce à cette mesure courageuse, urgente et salutaire, on allait enfin pouvoir stopper l’hémorragie des forces vives de la Nation obligées de trouver refuge à Genève, Londres ou Luxembourg sans même une halte à Varenne.

Quand à l’Etat, il allait apprendre la rigueur et l’efficacité et cesser d’appauvrir les générations futures en engraissant un mammouth hyper-syndiqué et tout juste bon à construire des ponts trop bas entre deux RTT. Non mais.

Ainsi rassurés, les riches pourraient enfin affluer dans notre beau pays avec des investissements et des emplois par milliers-n-oublie-pas-mon petit-soulier!

A commencer par Johnny qui ému par tant de courage politique renonçait à s'exiler en Suisse, malgré le climat du Léman si propice aux sexagénaires.

Sur le moment, j’y ai tellement cru que j’avais même fait mettre de côté une ou deux Rolex. De peur qu'avec une telle prospérité les stocks ne s’épuisent jusqu'à mes 50 ans.

Alors 2 ans après où en sommes-nous ce cercle ô combien vertueux ?

Et bien, comment vous dire ...

Malgré le fantastique bouclier le déficit public n’a jamais été aussi élevé, l’emploi recule, la pauvreté et les inégalités progressent. Quand à l’investissement des riches revenus, il reste nettement inférieur à l’évasion fiscale provoquée de ceux qui sont restés  …

Il se murmure même que si Johnny est toujours là, c’est juste pour faire valoir ses droits à la retraite avant d'être obligé de se cogner les balloches du 14 juillet jusqu'à ses 67 ans.

Et là, je suis comme pris d’un doute : nous aurait-on menti?

C’est peut-être ce Qu’il Faudrait Demander. CQFD

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